lundi 27 octobre 2008

Quand l'appétit va...

S’occuper c’est bien, mais encore faut-il satisfaire les moyens les plus élémentaires, en commençant par la nourriture. Loin des clichés occidentaux, vous ne mangerez pas au Japon que des sushi ou du riz. Certes, la plupart des plats sont accompagnés de riz (moins de 15€ les 5kg de riz), mais les plats sont plus variés qu’il n’y paraît. D’abord, les restaurants sont d’une rare qualité pour un prix n’excédant que rarement les 10€. Autrement dit, vous mangez bien pour environ 6 à 7€. A la cafeteria de mon université, on peut s’en sortir chaque midi pour mois de 3€ et des plats infiniment meilleurs qu’au meilleur RU de France. En vrac, quelques plats mangeables n’importe où au Japon : Gyudon, Oyakodon, Gyoza, Sushi (évidemment…), Takoyaki, Yakisoba, Ramen…

Beaucoup d’entre eux sont d’origine chinoise (Ramen, gyoza), ramenés à la sauce japonaise : il suffit de voir la tête consternée des étudiants chinois lorsqu’on fait cuire nos gyoza... Enfin, le prix est bien beau en restaurant, mais lorsqu’il s’agit d’acheter de la nourriture à faire soit même, on déchante déjà un peu plus. La première chose à savoir en arrivant au Japon, c’est que vous pouvez oublier la viande rouge… Et à moindre raison le poulet. Dois-je préciser que nos rations européennes pour une personne correspondent au Japon à la ration d’une famille entière en viande ? Le prix du bœuf est ici tellement ridicule qu’il ne convient même pas de penser en acheter… Résultat, on se tourne vers le poulet, moins cher, et faisant office de substitut.

La conséquence directe, c’est qu’on apprend à cuisiner le poulet de façon différente. Bienvenue recettes à base de riz, légumes, œufs et sauces soja assaisonnées de façons différentes ! Au dorm donc, j’essaie de varier mes plats, à raison d’oyakodon, de yakisoba, de yasaidon et autres omelettes… Autant dire que j’ai bien maigri, mon alimentation ne contenant presque plus de véritable gras : bye-bye l’huile par exemple… Désormais, c’est surtout des légumes (carottes, poivrons, oignons, patates parfois…), qui composent l’essentiel de l’accompagnement du riz !

Ce qui est moins drôle par contre, c’est que les fruits sont abusivement chers. Une pomme, c’est 1,5 à 3€ ! Oui, UNE pomme. Une poire japonaise ? Comptez environ 7€. Les seuls fruits abordables, et dont je me fournis régulièrement, sont les mandarines et les bananes… Sur ce point, le Japon fait mal au porte monnaie, et croyez moi que lorsqu’un japonais vous offre un fruit… Il faut l’accepter avec reconnaissance, et ne surtout pas penser qu’il se fout un peu de votre tête !

Je détaillerai bien sûr, photos à l’appui du résultat final, quelques recettes des plats cités plus haut. Rien de bien sorcier, tout est facilement faisable. La preuve, j’y arrive.

Occuper son temps libre (2)

Comment occuper le reste de son temps libre, à Tokyo ? La question paraît absurde tant Tokyo est… Tokyo justement. Tokyo, c’est une mégapole, une ville franchement unique en son genre je pense, dans laquelle on peut passer quelques semaines sans problème. Alors cet article fera un peu affaire de listing des prochains articles, puisque dans l’ensemble, je vais détailler ce que dont je vais parler ici.

Première façon d’occuper son temps, les visites. A ce niveau là, mon premier mois a été assez fou, jusqu’à ce que je me calme un peu. Tokyo, au niveau visites, c’est passer de la ville lumière Shinjuku à la traditionnelle Asakusa, mais aussi au sein d’un même quartier, passer par trois univers différents. A Harajuku, un dimanche, on peut d’abord passer par le coin le plus traditionnel, le Meiji-Jingu, célèbre sanctuaire shintoïste, puis par le Yoyogi-Kouen, dans lequel, un dimanche, vous trouverez des rockers à la Evlis, des danseurs tout droit sortis des années 60, ou encore des groupes jouant en live à 5m les uns des autres. Et enfin, à quelques pas de la gare, une grande avenue commerçante, comprenant certaines des grandes marques de luxe de notre petit monde. Parallèlement à cette rue, vous trouverez une allée, beaucoup de magasins, mais cette fois-ci, plus de luxe : du roots, underground et « hype » (dans le sens japonais… c’et à dire souvent de mauvais goût). Harajuku c’est en quelque sorte un mini Tokyo…

La deuxième façon de s’amuser à Tokyo, c’est de sortir un peu, en bref, aller s’amuser. Hors de question d’aller au cinéma vu le prix (une dizaine d’euros la séance !), mais on peut y trouver bien d’autres occupations. En vrac : game centers, karaoke, boites de nuit, izakaya… Des endroits aussi variés, mais aussi assez rare. Les japonais n’ont pas vraiment la même notion de la « sortie » en soirée que les occidentaux. Sortir en boite, c’est généralement mal vu, très mal vu. Certains le font, mais la majorité… préfère d’une part les game centers, pour se défouler sur quelques jeux, ou encore prendre quelques photos via les purikura (article à venir), et d’autre part préfère boire dans les izakaya (le pub japonais traditionnel), puis se finir au karaoke…

Enfin, la dernière façon, pour un étudiant en tout cas, d’occuper ses soirées, c’est d’organiser ou de participer à des soirées avec les autres internationaux, en invitant les japonais évidemment. C’est assez simple compte tenu de notre dorm ici, et de notre « Cross Cultural Hall » d’organiser quelques soirées. Dans le désordre : Welcome Party, Floor Meeting, Nabe Party, Sushi Party, Hamerguu Party, Slide Show Party… Sans compter les soirées films à thème, et j’en passe.

Bien sûr, on pourrait aussi parler du shopping à Tokyo: ou comment passer du produit de luxe ou de toute dernière technologie à la dernière débilité ou dernier gadget inutile (donc indispensable) en quelques minutes... En bref, le Japon c’est bien, surtout si vous y êtes étudiant… ou touriste.

Occuper son temps libre (1)

Forcément, avoir 10h30 de cours par semaine, on pourrait se dire qu’à coté, on va vraiment se faire chier ! En réalité, il y a toujours moyen de trouver quelque chose à faire, surtout quand on est à l’étranger pour un an. Donc pour commencer, petite présentation de mes activités extra-universitaires (ou presque).

Tout d’abord, comme tout européen qui se respecte, j’ai commencé par m’inquiéter du sort de mon argent… Deux mois auparavant, à mon arrivée, un euro valait près de 170 yens. Aujourd’hui, il en vaut… 115 ! D’où ma motivation, en plus de mon statut de non-boursier, pour trouver un petit boulot, ou baito, en japonais. Trouver un baito pour un japonais, c’est assez simple, pour un étranger en revanche, ça peut relever du chemin de croix. Non pas que la barrière de la langue soit si compliquée à passer –il est assez simple d’apprendre les quelques formules de politesse pour servir quelqu’un dans une boulangerie par exemple-, juste que l’université place quelques baito sur liste rouge, et que l’administration pose quelques limites assez lourdes à notre volume horaire de travail autorisé.

Ainsi, sont interdits tout baito relatifs au sexe ou au jeu (paris, pachinko…). Bien sûr, quand on dit « tout », c’est « tout ». Donc interdit également de distribuer des tracts ou des mouchoirs faisant la pub du dernier jeu érotique, même si vous ne savez pas ce que vous pouvez distribuer parfois (cela pouvant changer de semaine en semaine). Par extension, ce type d’emploi est donc généralement prohibé. Résultat, tenant compte du volume horaire à respecter sans devoir obtenir l’accord de l’université ou de work permit, on se rabat bien souvent vers les cours particuliers. Là, deuxième barrière : la concurrence, et le peu d’emplois pour certaines langues, comme… le français.

J’ai heureusement eu la chance de trouver un élève déjà professionnellement avancé, et possédant de bonnes notions. Un baito au final assez simple, mais rapportant assez peu par semaine, n’ayant que deux heures avec ce monsieur… Bref, ça permet de payer un peu la nourriture, et de faire des réserves d’argent pour des voyages plus tard dans l’année.

A coté de ça, vu que je suis loin de pouvoir pratiquer mon sport ici, étant donné le prix, et la barrière de la langue, j’ai décidé d’entrer dans un circle (cercle) de sport. La première motivation, c’était de faire du sport, la seconde de goûter un peu à la vie d’un bukatsu (club), sans pour autant avoir à en supporter le coté strict des 4 à 5 entrainements obligatoires par semaine. C’est l’avantage des cercles sur les bukatsu : environ deux entrainements par semaine, non obligatoires. La troisième motivation, c’était de se socialiser avec des étudiants japonais, ce qui est d’ordinaire assez difficile sans entrer dans ces circles.

J’ai donc choisi d’entrer dans un des nombreux cercles de futsal, en compagnie de deux autres étrangers, j’ai nommé Tayu et Anon. Niveau sport, c’est réussi, 3h par séance, deux fois par semaine, pour un sport aussi exigeant, c’est raisonnable. Concernant les deux autres points, ce n’est pas encore ça. Pas encore de « beuveries » ou autres rencontres organisées par le circle pour mieux se connaitre, et la glace est difficile à briser avec la plupart des membres. Je commence à parler à certains d’entre eux, certains sont plus ouverts que d’autres… Bref, le futsal a surtout été un (petit) investissement monétaire : nouvelles chaussures, short et genouillère pour arrêter de perdre mon genou à chaque entrainement.

En bref, un bon défouloir pour le moment, en attendant de probablement entrer dans un autre cercle, plus « socialisant », de type aide aux étudiants partant à l’étranger. Car, il ne faut pas le cacher, les japonais les plus ouverts à l’échange avec nous sont principalement ceux qui sont partis à l’étranger ou qui comptent le faire. Un bon moyen d’occuper son temps libre donc !

Hitotsubashi, reprise des cours...

Bon, ça fait un petit moment que je n’avais pas écrit ici… et en 2 mois, 2 articles c’est quand même très vide, donc je vais faire un petit effort et essayer de le remplir dorénavant. Depuis le dernier article, j’ai repris les vrais cours. Au total, 10h30 de cours, dont 1h30 que je me suis imposé, en anglais. Bon malheureusement, le cours est assez rébarbatif, malgré la présence d’ambassadeurs régulièrement pour nous faire un point de la situation au Moyen-Orient.


D’ailleurs, ce cours est assez représentatif de la mentalité japonaise concernant les études supérieures… Petite explication : au premier cours, nous avions l’honneur de recevoir SE l’ambassadeur d’Egypte au Japon. A première vue, bon programme, seulement voilà, le professeur japonais lui a demandé de faire un point sur 70 ans d’histoire récente du Moyen-Orient… D’où un sprint pour placer le maximum de dates, d’histoires, d’anecdotes, que non seulement je connaissais déjà, mais qui en plus étaient forcément extrêmement superficielles. Et le professeur de rajouter « Je sais que c’est difficile de suivre tout ça et que vous ne connaissez surement pas, mais rassurez vous, on va étudier ça dans les prochains cours ». La mentalité japonaise en master est donc de survoler en cours, mais de surtout ne pas donner de travail personnel aux élèves pour approfondir le sujet… Passionnant.


Bref, le reste de mes cours est heureusement, un peu plus épanouissant. Six heures de japonais par semaine, dont 4h30 assez tranquilles : 1h30 de cours d’oral (en gros, le cours le plus inutile mais aussi le plus amusant pour moi), 1h30 de cours de lecture, ce qui est quand même pas mal, surtout niveau Kanjis où je bloque vraiment, et 1h30 de cours d’écrit, avec une rédaction à la con par semaine. Et la dernière heure et demi est la plus compliquée : par semaine, 100 nouveaux mots à apprendre, il faut avoir 94 au test pour passer à la liste suivante. C’est le cours le plus enrichissant évidemment, vu qu’on donne les définitions des mots en japonais, mais aussi avec le prof le plus enfoiré que j’ai eu jusqu’à maintenant au Japon…


Concernant mes trois dernières heures de la semaine, he bien elles sont probablement les pires depuis mon arrivée ici… Trois heures d’incompréhension totale, trois heures de cours en japonais sur la mondialisation. Problème, je suis obligé de suivre ce cours, puisqu’il s’agit du cours de mon advisor ici à Hit-u. De l’aveu même des étudiants de mon séminaire, le cours est compliqué et assez peu intéressant, puisque le professeur monopolise le temps de parole, alors que les séminaires sont justement faits pour faciliter la prise de parole des élèves…

Tout n’est pas négatif évidemment, je progresse beaucoup en japonais, mais de la à savoir si c’est grâce aux cours ou grâce à mes conversations habituelles avec les voisins du dortoir… Franchement, l’environnement ici est tel que l’on peut progresser simplement en discutant de cette façon. Problème, cela ne remplace pas l’écrit, donc les cours restent un minimum utiles, surtout au niveau kanjis. Bref, d’un autre coté je bosse mon japonais de façon plus autonome, étant donné mon programme de cours assez léger (presque 3 fois inférieur au volume horaire de pipo en 2A !).

samedi 13 septembre 2008

Avoir son troisième choix, parfois...

... au final c'est pas si mal !

He oui, Hitotsubashi Daigaku n'était que mon troisième choix au moment de la constitution des listes de 3eme année ! Évidemment, j'étais assez déçu par mon affectation, même si cette université présentait pas mal d'avantages sur le papier: proche de Tokyo centre, réputée au Japon (réputée comme la meilleure université pour la major keizai - économie et dans le Top 5 en général)... Mais bon, avoir des amis venant principalement de Keio ou Waseda ne m'a pas vraiment soulagé sur le moment !

Mais en réalité, je bénis le centre Asie de m'avoir donné ce choix et non pas l'un des deux premiers. Bien sûr, la chambre n'est pas très grande, Kunitachi est 45mn de Shinjuku, et il y a assez peu de distractions "occidentales" (je pense à des clubs évidemment) ! D'un autre côté, je doute que Waseda ou Keio aient ce cadre de vie exceptionnel dans Tokyo. Non seulement je suis à 5mn à pied de l'université, mais en plus le campus est plus un parc qu'un véritable campus ! Il est réellement agréable de s'y promener, en vélo ou à pied, et il n'est pas rare de voir des familles, des vieux, des enfants y venir pour se détendre. L'ambiance y est donc vraiment très agréable, il fait bon y vivre.




Le Kaikan, soit le dortoir international, est également vraiment très bien. La chambre est certes minimale, mais le loyer est ridicule, les services sont vraiment nombreux, et surtout il y a pour le moment une bonne ambiance, des gens sympas...






A chaque étage une télé, dans la salle commune, une télé HD :D Avec la Wii à emprunter à l'office si on veut jouer un peu. La cuisine est commune, et on fait de temps en temps une bouffe en commun, la dernière fois c'était sushiiis !

samedi 30 août 2008

Premiers jours d'expat'...

Il fallait bien un jour commencer ce blog dont je parle depuis un petit moment...

Je suis donc arrivé à Tokyo le 28 aout, et j'ai déjà vécu en trois jours énormément de choses assez fortes. Les cours n'ont pas encore commencés (3 septembre), et surtout je n'ai pas encore emménagé dans ma chambre définitive. Jusqu'au 1er septembre, je suis logé par une famille japonaise assez proche de l'université. Je pense honnêtement que j'aurai difficilement pu mieux tomber !

Non seulement je découvre immédiatement la vie dans une famille japonaise, mais en plus la famille est vraiment très sympa avec moi, parle un peu anglais ce qui me permet de m'adapter peu à peu au japonais et de mettre en confiance... Sans compter sur leurs précieux conseils, leur sens du service et j'en passe ! Alors bien sûr, quelques détails surprennent toujours (les WC automatiques, le diner à 18h...), mais cela n'offre au final qu'une bien meilleure immersion dans le monde japonais.

Quelques photos de la maison:

























Dans l'ordre: Le salon avec la table où on mange, ma chambre, son bordel de valises, les tatamis et le futon, et les deux dernières photos... la salle de bains tout simplement ! Petite douche, mais gros bain ! Pouvoir prendre un bain à température constante 24/24, c'est quand même la classe ultime !

Concernant la famille, toujours, le père est entrepreneur, à savoir qu'il a fondé (d'après ce que j'ai compris) une société, mais il n'a pas l'air trop absent de la maison. La mère à un baito, mais je ne sais pas trop dans quoi. Tous les deux sont relativement jeunes (dans la quarantaine), et ont deux enfants, Yoji, 18 ans début septembre, lycéen à Keio (dédicace à Nadia), et enfin une fille de 15 ans, qui étudie en Nouvelle-zélande.

Bref, sinon, chez eux, c'est plutôt un gros petit déjeuner:



Pour ceux qui me connaissent, j'ai quand même fait l'effort de goûter le poisson (sisi, même à 10h du mat'...), mais j'ai surtout mangé tout le reste, alors que je ne prends JAMAIS de petit déjeuner à la maison ! Ensuite, le déjeuner est libre, chacun agit à sa convenance. En revanche, le diner est souvent tôt. Le premier soir, on a attendu que le père rentre, et mangé vers 21h (un Yakiniku avec ses collègues... spécial comme premier repas mais vraiment très convivial !), mais les deux derniers soirs, c'était plutot l'heure du goûter pour moi, entre 17h30 et 18h30 ! Au final, c'est pas plus mal, ça permet de tenir la journée, vu le petit déjeuner, ça suffit souvent amplement.

Voilà pour mes premiers jours en famille. Dans les prochains articles je reviendrai plus sur Tokyo et surtout ma future université, Hitotsubashi.


PS: pour ceux qui se demandent pourquoi "sam-chan", c'est comme ça que m'appelle parfois le Papa de la famille...